Tourmente






Dans l'air déjà gelé, on peut lire les prémices d'une tempête. Les flocons dansent, le vent souffle. Ce qui n'empêche pas Léo, le blues au coeur, de grimper, front buté, tête baissée.

ça tangue dans sa tête, Léo ce sang qui ne veut pas se taire ça cogne dans sa tête, Léo ne sait plus où est sa terre en suspension dans son coeur une ombre qui roule et trace sur le bord de son âme comme un fil tendu courant sur sa peau nue qui l'enlace le blues

La buée de son haleine dessine des paysages éphémères. Léo marche.

Des gens lui parlent il ne les entend pas, Le vent frappe et le glace il ne le sent pas, La tourmente le guette et l'éprend, il ne la voit pas. 

Maintenant, il est loin dans la montagne, et le jour décline. Dans sa poche une moitié de coquillage; sans savoir pourquoi, il la porte à son oreille, et ses paupières glissent. Il entend la mer et, très nettement, une voix. . . Il ouvre les yeux: sur la mer de nuages, entre le ballet des flocons tourmentés, une barque, avec ses voiles blanche, glisse vers lui. A son bord, une silhouette de femme, une Dame Blanche. Léo ne peut en détacher son regard. Elle est tout près à présent. La barque s'immobilise. La femme ouvre sa main droite, où se tient un coquillage, une moitié de coquillage. Elle lui tend l'autre main. Sans hésiter ni réfléchir, Léo lui donne sa moitié de coquillage à lui. Elle les assemble: les deux parties s'ajustent parfaitement. Elle pose le tout sur la tranche, à l'avant de la barque, tend une corde à Léo qui l'empoigne. Elle lui fait signe de tirer. Il tire. . .

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